L’honorable parcours de Xavier Niel
Xavier Niel est assurément le patron le plus puissant de l’hexagone. L’année dernière il figurait parmi les dix plus grosses fortunes de France. La preuve, comme les géants de la communication et de la presse Serge Dassault, François Pinault ou Bernard Arnault, il s’est lui aussi bâti son propre empire médiatique. À coûts d’investissements dans les journaux historiques, certaines de ses emplettes sont en voie de finalisation comme pour les « Pure Player » du Net. Pas de profits à la clé, mais du pouvoir et de l’influence. Les autres magnats de la presse sont presque tous des septuagénaires, mais c’est le petit jeunot qui attire aujourd’hui les éloges et les feux des projecteurs, car Xavier Niel, lui n’a pas dépassé la cinquantaine.
C’est à la fin des années 90 que le monde médiatique découvre Xavier Niel. Le patron en herbe tente alors de racheter la discothèque le Palace, comme on le disait à l’époque, la plus célèbre des années 80. Sa réputation le précède. Il tire comme certains autres géants du net, sa fortune d’une activité peu avouable: le minitel rose. Depuis, l’homme d’affaires cultive son personnage. Sourire figé en toute occasion, et une parole distillée avec parcimonie ont fait de Niel une personnalité charismatique et influente.
Free n’est pas une entreprise comme les autres, et elle ne porte pas son nom par hasard… et le patron a évidemment révolutionné le monde de la télécommunication. Suivant les traces du père d’Apple, Steve Jobs et de Michel Édouard Leclerc, Niel est l’incarnation à la française du « capitalisme cool », croisé avec un militant du pouvoir d’achat…
Xavier Niel s’attaque à l’opérateur Monaco télécom…
Après ses multiples tentatives d’acquisitions des firmes Bouygues et SFR, l’homme d’affaires n’en est pas à son coup d’essai et ne se laisse pas démonter. Car aujourd’hui encore, et ce n’est plus une rumeur, Xavier Niel s’est fixé un autre objectif, celui de s’acquérir une grande entreprise monégasque : l’opérateur Monaco Télécom. Un investissement énorme qui s’élève à 321,8 millions d’euros… Mais le géant de la télécommunication est bel et bien décidé à investir, comme étant l’actionnaire majoritaire, 55% du capital à ce jour détenu par Cable Wireless Communication, un groupe racheté même par le jeune patron en 2004, contre 45% pour la principauté de Monaco. Cet opérateur monégasque, Niel ne l’a pas acheté par hasard. Car cette transaction figure dans sa manœuvre de monopole du marché sur la zone Amérique et Caraïbes.
Monaco Télécom, le nouveau filon
L’opérateur Monaco Télécom est devenu l’objet de toutes les convoitises du moment, et il n’y a pas que Xavier Niel qui s’en est intéressé, d’autres investisseurs aussi l’ont très vite compris. On estime que l’entreprise affiche un chiffre d’affaires annuel de l’ordre de 194 millions d’euros. En effet, Monaco Télécom se trouve en pole position face aux autres opérateurs, et tous ses services gagnent la faveur de la clientèle. Près de 31.000 utilisateurs pour le service mobile, un peu plus pour le fixe, 34.000. L’Internet et les offres télé enregistrent respectivement 16.000 et 12.000 abonnés. Des statistiques que Niel s’est promis d’améliorer…