Depuis un certain temps, les scientifiques ont eu la connaissance que les souvenirs sont gravés dans le cerveau grâce à la variation de la force des synapses. Mais le mystère de ce renforcement qui maintient la liaison synaptique n’est pas encore percé par les scientifiques. En démêlant cette énigme, les troubles neurologiques et psychologiques peuvent être résolus, même en partie.
Une étude qui a été effectuée par des chercheurs du Centre médical de l’Université Columbia avec la participation des chercheurs de l’Institut et hôpital neurologique de Montréal de l’Université McGill explique comment les souvenirs se fixent-ils dans notre mémoire ? Avec cette étude, il serait possible de faire des mises au point sur les traitements pouvant atténuer l’état de stress post-traumatique en supprimant de la mémoire les souvenirs douloureux.
Expérience sur des souris
Le neuroscientifique Docteur Todd Sacktor et ses confrères du centre médical Downstate ont fait des expériences sur des souris en 2016. Ils ont parvenu à enlever des souvenirs chez ces souris en paralysant la PKMzeta, un enzyme clé. Pourtant, des études suivantes ont montré que ce n’est pas si facile de faire disparaître des souvenirs pathologiques. Même en supprimant, par voie génétique, la PKMzeta de certaines souris, elles pouvaient toujours conserver des souvenirs, car il y avait des molécules qui couvraient la brèche. L’énigme de la mémorisation n’est pas encore clarifiée, c’est un mystère qui mène vers d’autres perspectives. Si la mémorisation est fondée sur plus d’une molécule, il est peut-être préférable de se focaliser sur des souvenirs précis en visant des molécules spécifiques.
Expérience avec Aplysia californica
L’équipe du laboratoire de Wayne Sossin au Neuro a remarqué que la PKMzeta ainsi qu’une famille de molécules proches ont l’aptitude de fixer des souvenirs chez un mollusque nommé Aplysia californica. Il est très estimé par des chercheurs du fait que ses neurones sont de grande taille et que son système nerveux est facile à manipuler. À l’issue de cette expérience, les résultats obtenus se coïncident avec ceux constatés chez les vertébrés. Du côté du centre médical de l’Université Columbia Samuel Schacher et Jiangyuan Hu (associé de recherche) ont découvert que chez Aplysia californica, le fait de radier le stockage cellulaire dans deux formes simples de mémoire (non-associative et associative) était réalisable. La mémoire non-associative est la responsable d’une réaction habituelle à un stimulus évoquant une expérience antérieure. La mémoire associative se repose sur les liens que chacun essaie d’établir entre des éléments sans rapport direct. Les chercheurs ont donc fait diverses manipulations qui ont montré que la fixation de chaque souvenir dépend de différentes molécules.
L’association des laboratoires Schacher et Sossin
À l’issue de ces études, les laboratoires Schacher et Sossin se sont associés pour identifier si la fixation des souvenirs de diverses natures pouvait dépendre de membres distincts de la famille PKM. Alors, ils ont excité deux neurones sensoriels d’Aplysia liés par connexion synaptique à un seul neurone moteur (un cas stimule la mémoire associative et un autre la mémoire non-associative). Ils ont remarqué qu’en visant toute une variété de PKM spécifique dans le neurone moteur, la suppression séparée des souvenirs dans la mémoire associative et dans la mémoire non-associative était possible. Les variantes qui garantissaient le renforcement de la synapse de chacun des neurones sensoriels sont distinctes. Aussi, ils ont relevé qu’il était faisable de supprimer des souvenirs bien déterminés en se concentrant sur des variantes d’autres molécules qui classent des enzymes PKM à l’abri de la dégradation, ces molécules peuvent aussi participer à la formation de certains enzymes PKM. Ces travaux ont donc montré qu’un neurone englobe différentes formes de mémoire et que chaque mémoire peut être manipulée indépendamment les unes des autres. Des nouveaux éléments sur la suppression et la reconstruction des souvenirs se trouvent dedans et qui peuvent permettre de traiter l’état de stress post-traumatique ainsi que les troubles anxieux. Il est donc possible d’envisager une solution sous forme de médicament pouvant alléger l’anxiété sans détériorer la mémoire normale avec des événements passés.
Source : http://www.techno-science.net/?onglet=news&news=16429