Le programme Frisbee rassemble, environ, une trentaine d’acteurs ayant comme unique objectif d’inventer la chaîne du froid du futur. Les activités de ces derniers couvrent un champ très large en matière de froid écologique à ne citer que les emballages intelligents, le froid magnétique ou encore le « superchilling ». Certaines de leurs inventions ont été déjà exposées par l’IRSTEA (institut national de recherche en sciences et technologique pour l’environnement et l’agriculture) le 28 et le 29 août dernier.
L’environnement comme première préoccupation
Frisbee œuvre sur l’amélioration des technologies de réfrigération qui respectent l’environnement et donc à faible consommation d’énergie. Comme le précise l’IRSTEA, ce programme porte sur la création de nouvelles techniques « en termes de qualité des aliments, de consommation d’énergie et d’impacts environnementaux ». Les techniques développées par les acteurs concernent notamment sur les aliments (food-based technology) ainsi que les systèmes du froid (system-based technology).
Les inventions se classent dans la première catégorie tandis que la réfrigération magnétique, les matériaux composites nanostructurés et les MCP (matériaux à changement de phase) se trouvent dans la seconde. Quant au « superchilling », c’est une technique de refroidissement d’aliment en dessous de son point de congélation initial et avec une formation de glace variant entre les 5 à 15 %, explique l’IRSTEA. Cette nouvelle technologie permet de mieux conserver les goûts des aliments tout en allongeant leur durée de vie. Elle contribue ainsi au renforcement de la chaîne de froid tout en la rendant plus écologique. D’autant plus que dans le monde, le gaspillage de produits alimentaires (près de 360 millions de tonnes par an d’après les statistiques de l’IRSTEA) résulte d’une mauvaise gestion des températures de conservation.
Et, dans l’Hexagone, la production du froid occasionne 2,5 % des émissions de gaz à effet de serre.
Des équipements à base de froid magnétique
Alessandro Pastore, un des participants du consortium Frisbee, informe que « La technologie du froid magnétique se base sur les propriétés des alliages métalliques en fer et des champs magnétiques » et que le but est de « se débarrasser des fluides frigorigènes ». Et l’IRSTEA estime que « La prochaine génération d’appareils à basse consommation reposera sur cette technique ». À savoir que les fluides issus des appareils de réfrigération actuels favorisent fortement la production de gaz à effet de serre qui détruit la couche d’ozone.
Afin de protéger la planète, l’Union européenne a pris comme mesure de réduire de deux-tiers la production de gaz à effet de serre fluoré (HFC) issus des congélateurs et des réfrigérateurs. La réglementation la concernant a été adoptée en avril dernier. D’après toujours l’institut : « Alors que dans les pays développés les réfrigérateurs domestiques consomment entre 5 % et 7 % de toute l’électricité produite, le réfrigérateur du futur permettra de ne plus utiliser ni électricité, ni fluide frigorigène ».
Par ailleurs, à l’heure actuelle, la société Camfridge se trouvant au Royaume-Uni fabrique seulement des réfrigérateurs domestiques. L’institut compte aussi améliorer les matériaux à changement de phase en retravaillant leurs méthodes d’incorporation dans les plastiques.