Comment et pourquoi l’affaire sur la surveillance de la NSA a-t-elle débuté ? Qui espionne qui et pourquoi ? Avec les révélations qui se succèdent et se recoupent, il n’est pas évident de faire le lien entre toutes !
Les révélations du journal « The Guardian »
Depuis des mois, de nombreux quotidiens tentent de comprendre les dessous de l’affaire « NSA-gate ». Après un bel exercice journalistique, le journal britannique « The Guardian » a publié un article fourni, dévoilant des infographies, des interviews de ses journalistes, des informations de base mais aussi des liens vers toute la couverture faite sur les opérations de surveillance de la NSA. Sur le site du quotidien, on peut suivre en détail la narration interactive de l’investigation faite. Tous les documents sont en anglais mais l’accès et libre. Le dossier permet, enfin, de mieux saisir les intérêts partagés par la NSA et ses contreparties des pays d’Europe et du Royaume-Uni.
Eric Schmidt outré
Le président de Google, Eric Schmidt, n’a pas manqué de donner son opinion, quant aux dernières révélations faites sur les méthodes de surveillance de la NSA. En effet, les rapports du Guardian ont révélé que la NSA use des datacenters de Google et Yahoo, via les liaisons en fibre optique, pour surveiller les internautes. «La NSA aurait collecté les données téléphoniques de 320 millions de personnes, dans le but d’identifier à peu près 300 personnes qui présenteraient un risque. C’est tout simplement une mauvaise politique publique… et peut-être illégale», a affirmé le président de la firme américaine. Il a d’ailleurs ajouté qu’il y aurait matière à procès, si ces révélations se vérifient.
Actuellement, les six grands groupes américains Google, Microsoft, Apple, Facebook, AOL et Yahoo! pressent le Congrès de contrôler davantage la NSA. Ils exigent, par ailleurs, une meilleure protection de la vie privée et plus de transparence sur la surveillance. Face à ces diverses réactions, la NSA dément toujours et continue d’affirmer qu’elle exerce ses activités en accord avec les lois applicables, les politiques et la réglementation.
Les entreprises françaises aussi sous surveillance
« The Guardian » a, par ailleurs, fait des révélations surprenantes, concernant la DGSE. Cette dernière bénéficierait, en effet, de liens privilégiés avec une société de télécommunications. Une association qui permet à la DGSE de mieux surveiller les réseaux Internet. Ainsi, toutes entreprises usant de certains logiciels tels que Windows, Lotus ou Cloud, peuvent faire l’objet d’une surveillance par la NSA. Évidemment, il n’existe aucun lien entre Lotus et le terrorisme. Il est ici question d’un espionnage industriel, visant à protéger les intérêts économiques américains. La NSA surveille donc toutes les institutions ayant un lien avec une entreprise américaine, même s’il s’agit de sous-traitance. Le boulanger ou le garagiste du coin de la rue n’ont rien à craindre par contre le sous-traitant d’EADS doit se tenir à carreau. Il faut dire que toutes ces révélations ont, néanmoins, le mérite d’interpeller plus d’un, concernant les risques et règles de sécurité liées à la nature des données sauvegardées.